compagnons-de-la-mémoire-des-fusillés-de-la-citadelle de Liège

compagnons-de-la-mémoire-des-fusillés-de-la-citadelle de Liège

Lettre d'un ancien combattant liégeois Fusillé à la Citadelle de Liège.

 
 
 
 
Ma toute chère Hélène, Georgette et Roger mes enfants tant aimés,

 

La volonté de Dieu soit faite Elle est dure, mais je l'accepte entièrement et je m'incline.

 

Dans quelques heures, je serai auprès de Lui et alors pour toujours.

 

Je vous attends

 

Mes dernières pensées vont vers vous, mes trois aimés.

 

Ma pauvre Hélène, pardonne-moi le coup de poignard que tu vas recevoir en apprenant la nouvelle de ma mort, et pardonne-moi toutes les larmes que tu vas verser à cause moi et depuis que nous sommes unis.

 

A vous aussi, mes enfants Georgette et Roger, je vous demande de me pardonner certaines incompréhensions et quelques duretés dans mes façons de reprendre ou de conseiller.

 

J'étais si heureux dans notre petit chez nous avec une femme aimée et aimante et deux enfants dont j'étais si fier et dont la conduite n'a jamais mérité le moindre reproche. Continuez à vivre comme vous avez fait jusqu'à présent.

 

Vivez en bons chrétiens et soyez-en surs — car qu'est-ce qu'une dizaine d'années à vivre ? que nous reformerons notre petite famille au Ciel.

 

Cette dernière nuit, j'ai fait une confession générale de toute ma vie avec absolution générale de tertiaire et à la messe à 2 h, du matin, j'ai fait ma dernière communion avant la possession complète du Ciel.

 

Quelques heures m'en séparent et puis, la joie et le bonheur éternel.

 

Je ne croyais pas qu'il était si facile de mourir.

 

Qu'il est heureux de connaître le jour et l'heure de sa mort. Que de consolations on reçoit du Bon Dieu. Quelle certitude on a d'aller au Ciel.

 

Question matérielle, il n'y a pas lourd arrangement à prendre. Je te laisse tout ce qui nous appartenait avec liberté pour toi d'en jouir et d'en disposer comme tu l'entendras.

 

Je te demande encore pardon de m'être si peu occupé de toutes ces choses pendant ma vie. J'ai été, je l'avoue, un peu trop insouciant à ce sujet.

 

Une dernière fois, je vous dis adieu -- à Dieu -- et vous couvre tous trois de mes meilleurs baisers, toi, ma chère Hélène et vous ma Georgette et mon Roger.

 

Un merci à tous ceux qui m'ont fait du bien et à tous ceux qui vous feront du bien.

 

Pensez à moi dans vos prières et du haut du Ciel où je serai; tantôt, je prierai pour vous tous les jours de votre vie.

 

Adieu . . . .

 

 

Cœurs Belges - 1 Février 1944

 



19/09/2018
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 8 autres membres