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LA GRANDE HISTOIRE


LES BELGES MEURENT BIEN...

Témoignage paru dans la revue “Coeurs Belges” du 15 Janvier 1944.

 

Un des nôtres a eu récemment l'occasion d'obtenir d'un témoin oculaire des renseignements du plus vif intérêt sur l'attitude de nos chers condamnés à mort devant le peloton d'exécution.

Ce témoin n'est autre qu'un officier allemand qui. après avoir assisté pendant près de deux ans à la mort de nos compatriotes condamnés à la peine capitale par le Conseil de Guerre de Bruxelles; vient d'être envoyé en Russie.

L'entretien s'est déroulé comme suit :

 

Est-il exact que vous avez assiste à l'exécution de nombreux condamnés à mort ?

 

Certainement.

 

Je suppose que cela vous a laissé de fortes impressions.

 

Pas du tout... Au début peut-être, mais vous comprenez qu'au bout d'un certain temps, on s'y fait. D'ailleurs, dites vous bien que la mort par les armes est une mort sans souffrance les condamnés sont foudroyés sur le coup par la décharge de douze fusils et par conséquent ils ne ressentent absolument rien.

 

Les souffrances morales qui précèdent le moment fatal n'en sont que plus redoutables surtout lorsqu'il s'agit de pères de famille. —

 

Sans doute, mais ces hommes ont tous plus ou moins prévu le sort qui les attendait et ont eu le temps de s'y préparer. Ajoutez à cela que la plupart sont des croyants pour qui la mort n'est pas le néant.

 

De sorte qu'ils affrontent le poteau sans trop d'appréhension ?

 

Tout ce que je puis vous dire c'est que les Belges meurent bien. J'en ai vu tomber plus de cent et je n'ai été témoin que d'une seule défaillance: un petit jeune homme qui a hurlé pendant toute la nuit qui a précédé son exécution et qu'on a dû traîner au poteau... Cela m'a laissé un souvenir plutôt pénible.

 

Y a-t-il parfois des incidents ?

 

Que voulez-vous dire ?

 

Des tentatives de fuite, des actes de rébellion, que sais-je ?

 

Non, la surveillance des condamnés est telle qu'il est impossible d'esquisser le moindre mouvement qui ne puisse être immédiatement réprimé, les plus dangereux sont d'ailleurs amenés au poteau, menottes aux poings. Presque tous sont calmes, résignés et ne manifestent aucune émotion. Il y a évidemment des exceptions ainsi j'en ai vu qui marchaient à la mort en chantant ou en criant «Vive la Belgique !» L'un d'eux nous a même lancé un jour en pleine figure : «Sales boches, vous serez bientôt tous foutus !

 

Est-ce que l'aumônier qui assiste le condamné l'accompagne jusqu'au poteau ?

 

Oui. le plus souvent ils prient ensemble jusqu'au tout dernier moment, c’est alors que se produit souvent un léger incident... —

 

Beaucoup de condamnés refusent le bandeau qu'on leur présente.

 

Et ce bandeau est obligatoire ?

 

Naturellement, nos règlements militaires sont formels à ce sujet et l'officier de service est bien obligé de s'y conformer. En cas de refus, il essaie de faire comprendre au condamné que c'est une nécessité absolue, que ses soldats seraient trop impressionnés de tirer sur sur un homme ayant les yeux ouverts. Parfois il faut l'imposer de force. C'est alors une scène très pénible, car il est dur de faire violence à un homme qui va mourir.

 

Avez-vous conservé un souvenir précis de l'une ou l’autre exécution ?

 

Certainement, Malheureusement, j'ai oublié les noms... J'ai vu mourir des gars splendides qui paraissaient aussi maîtres d'eux-mêmes en ce moment impressionnant que vous et moi ici. Nul signe de nervosité. Lorsqu'ils étaient liés au poteau leur attitude était si fière, si martiale qu'elle semblait un défi à nos hommes alignés en face d'eux, l'arme au pied.

 

Est-ce que vous vous rendez compte que ces Belges que vous abattez ainsi parce que vous les considérez comme des criminels, passent à nos yeux pour les meilleurs fils de la Belgique ?

 

Que voulez-vous ? La guerre comporte de terribles nécessités. Pour ma part, je me suis toujours efforcé dans mes rapports avec les condamnés à mort d'être correct et humain.

 

Ainsi parla cet officier ennemi. Nous avons tenu à reproduire son témoignage uniquement à titre documentaire parce qu'il corrobore ceux qui nous ont transmis d'autres témoins. Contrairement à ce que pensent les détracteurs de notre pays les Belges, ne sont pas des dégénérés mûrs pour la servitude puisque l'ennemi lui-même tient à rendre hommage à leur magnifique tenue devant la mort.

 

 

 

La réalité des exécutions

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Les belges savent mourir en braves patriotes

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20/09/2018
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Patriotes belges du refuge de Sauheid

Le 20 septembre 1943, quelques patriotes belges étaient surpris dans leur refuge à Sauheid par d'importantes forces ennemies.

C'étaient des gars à l'âme ardente, du s patriotes passionnément épris d'idéal, Dès que l'alerte fut donnée à l'intérieur de la villa qu'ils occupaient, ils n'hésitèrent pas un instant et chacun bondit à son poste de combat.

La lutte s'annonçait cependant vaine ; les boches avaient complètement cerné l'immeuble et, armés de mitraillettes, de grenades, se disposaient à en faire le siège.

Mais les jeunes Belges préféraient mourir en combattant plutôt- que d'accepter de faire leur soumission à l'ennemi.

Se représente-t-on ce que peut être un combat comme celui-là, ce qu'il nécessite de volonté implacable et de farouche énergie.

Longtemps on entendit crépiter les coups de feu, on vit les assaillants gagner peu à peu du terrain, se rapprocher insensiblement de la villa assiégée, mitraillant sans arrêt les fenêtres d'où les vaillants patriotes ripostaient avec leurs armes de fortune : revolvers et brownings à portée réduite et d'un tir peu sur.

Hélas, vint un moment où l'inévitable se produisit : le feu des assiégés diminua d'intensité, les coups s'espacèrent puis brusquement ce fut le silence.,. L'un après l'autre, les héroïques gars avaient été mis hors.de combat et s'étaient effondrés, frappés à mort.

Ceux qui ont eu le privilège de connaître ces braves nous ont parlé avec émotion de leur noblesse d'âme et de leur générosité chevaleresque.

Un de leurs camarades leur a dédié le magnifique

Écoute, toi qui n'est plus, mon frère, Grand Frère tombé à l'aube d'un jour de deuil, Seul.

Seul devant l'ennemi avec ta fierté, ton courage, L'œil perdu dans un rêve de grandeur. L'âme haute, épurée par Ion sacrifice, Mais la lèvre crispée par l'adieu irréparable. *

Grand frère, écoute, Ce ne sont pas des mots lourds de pleurs. Ce ne sont pas des phrases alanguies par la douleur, Mais une pensée de gloire, une certitude de résurrection Que je veux offrir à ton sort amer.

Tu es parti, l'œuvre à laquelle tu t'étais donné en entier, la Patrie, notre pauvre pays meurtri, ta Belgique, Notre Belgique, Tu l'as servie jusqu'au bout, jusqu'à la mort.

Et lorsque la main hostile arrêta tes élans, lorsque le traître sournois te coupa les ailes, Noyant ta tâche inachevée, ton labeur accompli, Tu regrettas...

Mais console-toi, frère, nous sommes là, le flambeau d'idéal que tu portas si haut, nous le reprenons et nous marchons sur tes pas héroïques.

Tous, nous les purs, les vrais, les inaltérables Belges.

Ceux que l'on veut salir, ceux que l'on veut détruire; nous sommes la, offrant comme toi nos efforts, notre vie, assoiffés de servir et prêts à la mort, toujours plus purs, visant toujours plus haut.

Et demain, quand notre tâche accomplie, l'ennemi Chassé de notre sol sera vaincu par notre victoire., quand le Ciel sourira radieux à notre liberté, quand notre peuple ignorera la faim, la séparation, les outrages...Alors, grand frère, notre héros, notre guide, tu nous retrouveras sur ta tombe fleurie.

Un souffle de gloire passera dans les plis du drapeau, et nos trois couleurs devant toi s'inclineront, Fils glorieux d'un glorieux pays.

Demain ce sera ta gloire, l'exaltation de ton sacrifice, demain pour le Pays, pour la Belgique, tu revivras, demain, Avec nous, TU RENAÎTRAS.

Coeurs Belges Janvier 1944

Cette villa était occupée par 3 patriotes qui y tombèrent face à l’ennemi, il s’agit de Charles FRÈRES, Pierre CAPRASSE et Arthur HERPAIX.

 

Arthur Herpaix, repose dans l'enclos des fusillés de la citadelle de Liège.

 

 

 

HERPAIX_Arthur

HERPAIX_Arthur


19/09/2018
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