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Dernière lettre de Nicolas Doyen

Le 24 Octobre 1942
 
Mes chers enfants, Quand vous recevrez cette lettre vous n'aurez plus de papa, le bon Dieu l'aura rappelé à lui, il sera la haut dans le Ciel avec les Saints et les Anges, d'où il priera pour vous ; il ne faudra donc pas pleurer, puisque je serai déjà tout près de Dieu
 
Mon grand garçon, mon cher fils Jacques, tu es presque déjà un homme, tu vas avoir une grosse responsabilité ; écoute ce que papa te dit avant de partir pour toujours.
 
Sois fort, montre que tu es un homme, tu vas me remplacer à la maison, te voilà chef de famille, commence par consoler ta maman et ton frère, qui ne sont pas aussi forts que toi.
 
N'oublie jamais que ton papa est mort pour que vous soyez heureux et veille à ce qu'on prie de temps en temps pour lui.
 
Je te lègue tout ce que j'avais comme objets personnels ; tout est pour toi, sauf ma bague qui est pour Jojo.
 
Tu feras du reste ce que tu veux, n'oublie pas de donner un souvenir de moi à ceux qui le demandent.
 
Et maintenant parlons un peu de l'avenir pour toi, tu n'as plus de père, il faudra que tu apprennes à te conduire seul.
 
Reste toujours un chrétien parfait, sache toujours rester pur et de vivre selon la volonté du Très Haut, n'oublie jamais tes prières, évite d'être fier, de vouloir trop de la vie, pense qu'elle n'est qu'un passage et que le but final de la vie est Dieu.
 
Que tous tes désirs et tous tes actes soient guidés par cette pensée, soit toujours charitable, surtout pour ta maman et ton frère, sois un bon fils, aime et respecte ta maman et surtout ne la juge jamais !
 
Pour ton frère, qui est encore bien jeune, soit un père, c'est surtout auprès de lui qu'il faut me remplacer, sois son guide dans la vie, veille à ce qu'il ait de bons principes et une volonté forte, que vous deveniez tout les deux de vrais hommes et de parfaits chrétiens.
 
A toi, mon chéri Jojo, je ne dirai pas grand chose, quand tu seras plus grand, relis cette lettre, ce que j'ai écrit à ton frère est aussi pour toi, tu ne le comprendras que plus tard.
 
Je vous aimais bien tous les deux ici, mais je vous aimerai encore plus près de Dieu, ne faite jamais de la peine à votre maman et pensez souvent à votre papa qui vous donne ; après un bon baiser sa dernière bénédiction.

 

 

Papa (Doyen Nicolas)

 

Jupille s/Meuse, le 21-07-1906
Fusillé à Beverlo, le 25-10-1942 (Cimetière secret)



20/09/2018
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