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Dernière lettre de André Pirard

Le 3 avril 1944

 

Demain matin, je serai fusillé…

 

Mes chers parents, pardonnez-moi toutes les peines que je vous ai causées en y ajoutant celle-ci.

 

J'étais né pour être soldat, c'est donc en soldat que je meurs. Je suis fier de mourir pour mon pays auquel j'ai tout sacrifié., je ne le regrette pas.

 

Que mes amis ne s'accusent de rien et n'aient aucun regret ; contre la volonté de Dieu, personne ne peut rien…

 

Je ne veux pas que l'on dise ni même que l'on pense que je suis un bandit.

 

Mes chers parents, je vous charge de remercier en mon nom les personnes qui ont tenté l'impossible pour m'arracher à la mort.

 

Que Dieu les bénisse. Merci à toutes les gens de mon cher petit village pour toutes les marques de sympathie qu'ils vous ont données depuis la fatale nouvelle…

 

Je les en remercie de tout mon cœur.

 

Maintenant, je meurs avec la ferme conviction d'avoir bien rempli mon devoir.

 

La grandeur de la patrie est faite du sang de ses enfants. Vive la Belgique. Vive le Roi. Vive le 3e Régiment des Chasseurs Ardennais auquel je suis fier d'avoir appartenu.

 

Mes chers parents, pardonnez encore à votre cher grand gamin la dernière des peines qu'il vous aura causée.

 

Adieu mon cher papa, ma chère maman, ma sœur chérie et mon bien-aimé frère.

 

A toi de consoler ceux qui me sont si chers et que je te lègue.

 

Fais en sorte que toi au moins tu ne leur causes pas une peine aussi grande que moi : veille à ma chère petite femme.

 

Adieu, chers tous et bon courage. Bons baisers. Adieu !

 
 
André Pirard

 

Jehay-Bodegnée, le 04-11-1918
Fusillé à la Citadelle de Liège, le 04-04-1944



20/09/2018
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